Considérée depuis sa description en 1831 comme une maladie chirurgicale, le traitement de la Maladie de Dupuytrens a été bouleversé par l’émergence de l’Aponévrotomie à l’aiguille, technique non chirurgicale ambulatoire, rapide, performante et peu onéreuse, pouvant aisément être réalisée en ville (ou en consultation externe) par un praticien expérimenté.
L’aponévrotomie à l’aiguille consiste à réaliser une ou plusieurs sections à travers la peau des cordes aponévrotiques à l’aide du biseau de l’aiguille utilisée pour l’injection de l’anesthésique local. La section est obtenue par des mouvements de scie imprimés à la seringue, le tranchant de l’aiguille coupant et perforant transversalement la corde dont la rupture est complétée si nécessaire par une extension énergique du doigt.Un pansement sec, tenu en place par une bande adhésive élastique est gardé trois jours pendant lesquels le patient doit éviter de le salir ou de le mouiller
Dès la fin de la séance, qui dure une quinzaine de minutes, le patient peut se servir de sa main pour les actes de la vie courante, mais ne doit pas faire d’efforts intenses pendant une dizaine de jours. Ce traitement ne nécessite ni rééducation, ni soins infirmiers. Les arrêts de travail sont rares.
La très grande majorité des patients sont traités en moins de trois séances. Les incidents liés à l’aponévrotomie à l’aiguille réalisée par un praticien entraîné sont mineurs : récidives précoces, fissures et déchirures cutanées, perte de sensibilité transitoire , et plus rarement encore douleur traînante, infections superficielles bénignes, malaises vagaux, réactions inflammatoires et hématome.
Les résultats à cinq ans montrent que le taux de récidives est comparable à celui de l’aponévrectomie chirurgicale, bien qu’un peu plus précoces. Cet inconvénient est compensé par la possibilité de refaire une séance d’aponévrotomie à l’aiguille dès qu’une récidive devient gênante. Le traitement des récidives est en revanche très problématique pour la chirurgie.