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Maladies rhumatologiques chroniques et épidémie COVID-19



Maladies rhumatologiques chroniques et épidémie COVID-19







Les patients atteints de maladies rhumatologiques chroniques sous traitement doivent être particulièrement vigilants dans la période épidémique actuelle. Dans cette perspective, la Haute Autorité de santé a élaboré des Réponses rapides en collaboration avec la Société française de rhumatologie et le Collège de la Médecine Générale. Ces travaux présentés sous la forme d’un questions/réponses complètent les publications de la HAS sur la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques en période de COVID-19 sur la question des traitements indispensables à ces patients.


Les maladies rhumatologiques chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, le lupus ou encore l’ostéoporose touchent de nombreuses personnes et nécessitent, selon la situation, des traitements de fond synthétiques (méthotrexane et léflunomide, salazopyrine, etc.), des biothérapies ou de la corticothérapie. Or la question de la poursuite de ces traitements doit être posée lorsque les patients atteints d’une maladie rhumatologique contractent une infection par le SARS-CoV-2. A titre d’exemple, un patient sous corticothérapie à dose immunosuppressive est exposé au risque de développer une forme grave de COVID-19. La HAS, dans ses Réponses rapides, rappelle le bon usage des différentes thérapies en fonction de la situation des patients, tout en soulignant que la priorité médicale est d’éviter toute rupture de prise en charge et de limiter le risque de survenue de poussées de la maladie rhumatologique. Elle rappelle également qu’il est primordial de respecter scrupuleusement les mesures barrières incluant la distanciation physique.




Maintenir les traitements thérapeutiques en l’absence de signes de COVID-19

En l’absence de signe de COVID-19, il est nécessaire de maintenir les traitements de fond (médicament de synthèse et biomédicaments) s'ils sont efficaces et bien tolérés, afin d'éviter la survenue de poussées, c’est-à-dire de phases d’aggravation de la maladie. De même, la HAS souligne qu’il reste possible de débuter de nouveaux traitements de fond pour ces malades.

Concernant la corticothérapie, il est indispensable, pendant toute la durée de l’épidémie, d’ajuster les doses prises par le patient en tenant compte de la balance bénéfices/risques car ces traitements ont un effet immunosuppresseur. Leur dosage doit être le plus bas possible. Il est important de noter que l’administration de corticoïdes par infiltration reste envisageable lorsqu’il n’y a pas d’alternative thérapeutique.

Par ailleurs, la HAS rappelle de façon générale que la prescription d’anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) ne fait pas l’objet de contre-indication. Dans le traitement de l’ostéoporose, la HAS précise également que les injections semestrielles de denosumab (biothérapie) ne doivent pas être repoussées plus de quelques semaines.




En cas de COVID-19 ou de suspicion de COVID-19, suspendre les thérapies de fond et poursuivre la corticothérapie

En cas de symptômes évoquant contamination ou de contamination avérée par le COVID-19, il faut suspendre tous les traitements de fond, interrompre la prise d’AINS et maintenir a contrario les traitements par corticoïdes lorsqu'ils ont été prescrits simultanément. Pour ces derniers, la dose devra être la plus basse possible.

Si un proche est contaminé par le COVID-19, le patient devra comme toute personne contact réaliser un test virologique (par RT-PCR). L’adaptation des traitements ne sera envisagée qu’en cas de COVID-19.

Dans tous les cas, le traitement de fond qui aura été stoppé pourra être réintroduit deux semaines après la disparition de tout symptôme.


Jeudi 28 Janvier 2021
Michel CHAHBENDERIAN